Nos vies sont profondément façonnées par les histoires visibles et invisibles de nos lignées.
Certaines se transmettent de génération en génération, sans que nous en ayons toujours conscience.
L’analyse transgénérationnelle et la psychogénéalogie nous invitent à explorer ces transmissions pour mieux comprendre qui nous sommes, et choisir en conscience ce que nous voulons garder… ou transformer.
Dans cet article, je vous propose un voyage au cœur de nos systèmes familiaux.
Pourquoi revisiter son histoire familiale est-il si essentiel, notamment pour les femmes ? Quels éclairages cela peut-il offrir sur nos choix, nos émotions, et notre quotidien ?
Et surtout, comment ce travail peut-il devenir une véritable libération ?
L’analyse transgénérationnelle : qu’est-ce que c’est ?
L’analyse transgénérationnelle est une approche thérapeutique qui explore nos liens avec notre histoire familiale. Elle met en lumière ce que nous héritons de nos ancêtres : croyances, schémas relationnels, bagages émotionnels.
On peut l’imaginer comme une vieille commode transmise de génération en génération. Chaque membre de la famille y dépose un objet : certains sont précieux et nous soutiennent, d’autres sont encombrants et nous alourdissent. Le travail thérapeutique consiste à ouvrir cette commode, à faire le tri, et à choisir consciemment ce que l’on garde et ce dont on se libère.
L’objectif est de repérer les transmissions inconscientes qui influencent encore nos vies actuelles : traumatismes non résolus, schémas répétitifs, loyautés familiales invisibles.
Analyse transgénérationnelle et psychogénéalogie : une nuance subtile
Ces deux approches sont proches mais ne poursuivent pas tout à fait la même finalité :
L’analyse transgénérationnelle cherche à comprendre et résoudre les schémas et traumatismes transmis de génération en génération.
La psychogénéalogie, elle, s’attache davantage à explorer et à prendre conscience de ses racines familiales, sans forcément chercher à transformer ce qui est découvert.
Dans ma pratique, j’intègre des éléments des deux approches, afin d’offrir un accompagnement riche et ajusté à chaque femme.
Un peu d’histoire
L’idée que l’histoire familiale puisse influencer nos vies n’est pas nouvelle. Dès le début du XXᵉ siècle, Freud évoquait déjà la transmission de certaines peurs d’une génération à l’autre. Carl Gustav Jung a ensuite développé le concept d’inconscient collectif, ouvrant la voie à l’exploration des dynamiques familiales inconscientes.
Dans les années 1970, la psychanalyste Anne Ancelin Schützenberger crée le terme psychogénéalogie, et d’autres chercheurs comme Serge Tisseron, Boris Cyrulnik ou Vincent de Gaulejac enrichissent ces réflexions.
Aujourd’hui, l’analyse transgénérationnelle est une pratique reconnue, croisant psychologie, psychanalyse, sociologie et anthropologie.
Quand l’histoire familiale éclaire le présent : mon cheminement personnel
Pour illustrer ces concepts, j’aime m’appuyer sur des histoires vécues.
Exceptionnellement, je vais vous partager un extrait de mon propre parcours.
Pendant longtemps, ma carrière professionnelle a été instable. Je m’ennuyais vite, je peinais à trouver ma place et à suivre les attentes hiérarchiques. En parallèle, après la naissance de mes enfants, une peur irrationnelle s’est installée : celle de les perdre. Une peur si intense qu’elle dépassait le cadre normal de l’inquiétude parentale.
En travaillant sur moi, j’ai découvert que plusieurs de mes ancêtres avaient perdu des fils : mon arrière-grand-père maternel, mort à la guerre sans sépulture ; une arrière-grand-mère paternelle, veuve avec dix enfants dont deux garçons décédés ; d’autres encore partis trop tôt.
Cette histoire de pertes masculines, jamais vraiment intégrée ni ritualisée, résonnait en moi sous la forme d’une peur diffuse pour mes propres fils.
Avec l’aide de ma thérapeute, j’ai pu rendre à mon système familial ce qui ne m’appartenait pas. J’ai mis en place des rituels symboliques, notamment en réunissant symboliquement mon arrière-grand-père et son épouse, tous deux oubliés dans les sépultures familiales. Ce travail a non seulement apaisé mes angoisses, mais aussi révélé ma mission : accompagner les femmes et redonner leur voix à celles de nos lignées souvent restées dans l’ombre.
Quand se tourner vers l’analyse transgénérationnelle ?
Cette approche est souvent envisagée comme une analyse de “seconde intention”. Elle intervient généralement après un premier travail personnel, lorsque l’on a déjà exploré ses propres blessures et qu’un sentiment persiste : « Ce qui m’empêche d’avancer ne vient pas entièrement de moi. »
Quelques signes que votre problématique pourrait relever du transgénérationnel :
Vous ressentez des émotions ou des peurs disproportionnées, sans lien évident avec votre vie actuelle.
Vous répétez certains schémas (relationnels, professionnels, financiers) sans parvenir à les transformer.
Vous portez un poids qui semble “étranger”, comme si vous viviez une histoire qui n’était pas la vôtre.
Ce que ce travail permet
L’analyse transgénérationnelle n’est pas seulement une exploration des traumatismes. Elle permet aussi de révéler les trésors cachés de nos lignées : ressources, résilience, force de vie.
C’est un processus de :
Libération : se défaire de poids qui ne nous appartiennent pas.
Réparation : redonner une place à ceux qui ont été oubliés.
Réappropriation : choisir consciemment ce que nous voulons transmettre aux générations futures.
En résumé
Revisiter son histoire familiale, c’est accepter d’ouvrir une commode parfois lourde mais aussi pleine de richesses. Pour nous, les femmes, c’est un acte puissant : renouer avec nos racines tout en nous libérant de ce qui ne nous appartient pas, afin de reprendre pleinement notre vie en main.
Chaque pas que nous faisons dans ce travail éclaire le chemin de celles qui nous ont précédées… et de celles qui viendront après nous.
Vous sentez que certaines histoires de votre lignée continuent d’influencer vos choix ou vos émotions ? Je vous accompagne à libérer ces poids invisibles pour reprendre pleinement votre vie en main.